Enceinte et en pleine forme
Selon Virginie Boé, professeur de yoga qui a mis au point des cours personnalisés pour les femmes enceintes, cette technique est à la portée de toutes. Et elle est tout particulièrement conseillée pendant la grossesse, car elle permet aux futures mamans de vivre avec plus de sérénité tous les changements corporels qui interviennent durant cette période.
Au fur et à mesure que leur ventre s’arrondit, elles savent mieux que les autres comment trouver leur équilibre, repositionner leur bassin en évitant une cambrure excessive et soulager ainsi toutes les tensions au niveau du dos et des articulations.
L’autre grand avantage du yoga pendant ces quelques mois, c’est le travail effectué sur la respiration. Apprendre à respirer est un facteur essentiel, mais aussi la principale
difficulté de cette méthode, car elle fait appel à des mécanismes qui ne sont pas forcément naturels. La plupart des gens, rappelle Virginie Boé, respirent d’instinct à l’économie, sans inspirer ni expirer suffisamment.
Pendant la pratique du yoga, en revanche, la respiration est dirigée, contrôlée, de façon à accompagner le mouvement et à en visualiser le parcours dans les poumons, mais aussi au niveau du ventre et du nez. Quand on est enceinte, cette technique de respiration, en mobilisant toute la cage thoracique, empêche le blocage du diaphragme. Même si bébé prend beaucoup de place dans la cavité abdominale, on limite ainsi les problèmes d’essoufflements, si fréquents en dernière partie de grossesse. Elle assure en outre une immédiate sensation de détente, apaise toutes les petites angoisses que l’on ressent parfois à l’approche de l’accouchement et favorise un meilleur sommeil.
Le yoga s’adaptant à toutes les conditions physiques, il est tout à fait possible d’en commencer la pratique quand on attend bébé, à raison d’une heure par semaine. Mais toujours dans le cadre de séances spécifiques, au cours desquelles on propose un yoga « aménagé » en fonction des besoins des futures mamans. De zéro à six mois de grossesse, outre l’apprentissage de la respiration, on privilégie les étirements doux, le travail du haut du dos et du bassin. Cela permet d’assouplir les articulations et aide le corps à vivre les changements de statique sans douleur. Au cours du dernier trimestre, le travail devient encore plus personnalisé, puisque chaque femme vit sa grossesse différemment. Priorité au travail respiratoire contre la fatigue et la nervosité, aux mouvements qui allègent les jambes ou encore aux étirements du bas du dos en cas de sciatiques et de douleurs lombaires.
Muriel Picard